Amputation rituelle du doigt

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Homme de la Tribu Dani en Papouasie-Nouvelle-Guinée
Homme de la Tribu Dani en Papouasie-Nouvelle-Guinée

La perte d’un être cher peut être une expérience traumatisante et provoquer une douleur émotionnelle intense. Cependant, dans certaines cultures, cette perte peut également entraîner une douleur physique. Certaines cultures estiment que cette représentation physique de la douleur émotionnelle est essentielle au processus de deuil. C’est le cas chez la tribu Dani en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Certains membres de cette tribu ont amputé le haut de leur doigt après avoir assisté à des funérailles.

Homme de la Tribu Dani en Papouasie-Nouvelle-Guinée
Homme de la Tribu Dani en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Ce rituel est spécifique à la population féminine de la tribu Dani. Une femme amputera le haut de son doigt si elle perd un membre de sa famille ou un enfant. Cette pratique visait à satisfaire et à chasser les esprits, tout en offrant également un moyen d’utiliser la douleur physique comme expression de la tristesse et de la souffrance. Les membres de la tribu Dani ont la croyance religieuse que si le défunt était une personne puissante de son vivant, son essence resterait dans le village dans un tourment spirituel persistant.

La pratique commence par l’attache d’une corde serrée autour de la moitié supérieure du doigt pendant environ 30 minutes. Cela permet au doigt de devenir engourdi pour un retrait «presque» indolore. Le doigt est ensuite amputé à l’aide d’une hache et la plaie ouverte est cautérisée à la fois pour arrêter le saignement et pour former de nouveaux doigts calleux.

Le morceau restant du doigt est séché puis soit brûlé en cendres, soit conservé dans un endroit spécial. Ce rituel est maintenant interdit en Nouvelle-Guinée, mais la pratique peut encore être observée chez certaines des femmes plus âgées de la communauté qui ont des extrémités mutilées.

La pratique consistant à infliger une douleur physique pour exprimer le chagrin et faire face au deuil peut également être observée dans de nombreuses autres cultures. La découpe des bras, des jambes et du corps, le rasage des cheveux de la tête et la brûlure de la peau sont des rituels utilisés par d’autres cultures lors du processus de deuil. Le deuil est une réponse naturelle à la perte de quelqu’un et chacun a des façons différentes de faire face au chagrin.

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Louise Basna
Louise Basna est une critique d'art française, réputée pour ses critiques incisives et ses perspectives novatrices. Titulaire d'un master en histoire de l'art de l'École du Louvre, elle débute sa carrière en écrivant pour des revues spécialisées avant de devenir une voix incontournable dans le milieu artistique. Collaboratrice régulière de "L'Art Aujourd'hui", elle explore avec finesse les courants contemporains et les œuvres d'artistes émergents. Basna est également une conférencière recherchée, partageant son expertise lors de colloques et d'expositions. Passionnée par l'intersection de l'art et des questions socioculturelles, elle contribue activement à la critique et à la promotion de l'art contemporain.

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