Imaginez un instant : c’est le soir du Nouvel An, les rues sont en effervescence, l’air est rempli d’excitation… et d’une légère odeur de plastique brûlé. Non, ce n’est pas un accident industriel, c’est juste le Pérou et l’Équateur qui célèbrent le passage à la nouvelle année de la manière la plus flamboyante possible : en brûlant des poupées grandeur nature !
Bienvenue dans le monde fascinant des “Años Viejos” (littéralement “Vieilles Années”), une tradition qui donne un tout nouveau sens à l’expression “faire table rase du passé”. Alors que la plupart d’entre nous se contentent de lever un verre à minuit, nos amis sud-américains, eux, préfèrent marquer le coup en mettant littéralement le feu à l’année écoulée.
L’idée est simple : créer des effigies, généralement à taille humaine, représentant l’année qui s’achève. Ces “poupées” sont souvent à l’image de personnalités politiques, de célébrités, ou simplement de figures symbolisant les malheurs de l’année passée. Imaginez un instant Donald Trump côtoyant Beyoncé et un coronavirus géant dans un grand feu de joie – c’est un peu le bal des célébrités version barbecue !
La fabrication de ces effigies est un art en soi. Les familles et les communautés se rassemblent des jours, voire des semaines à l’avance, pour créer ces personnages. On utilise de tout : du papier mâché, de vieux vêtements, des masques, et même des feux d’artifice pour les plus audacieux. C’est un peu comme si Halloween et Guy Fawkes Night avaient eu un enfant, élevé par une famille de pyromanes créatifs.
Mais attention, ce n’est pas qu’une simple séance de bricolage géante. Chaque détail compte. Le visage de la poupée doit être suffisamment reconnaissable pour que tout le monde comprenne qui ou quoi on est en train de “congédier”. Après tout, si vous allez brûler symboliquement votre patron, autant qu’il soit reconnaissable, non ?
Le soir du 31 décembre, les rues se transforment en une véritable galerie d’art… éphémère. Des Años Viejos de toutes formes et tailles sont exposés fièrement devant les maisons, comme si chaque famille organisait son propre concours du “personnage le plus inflammable de l’année”. C’est un peu comme un défilé de mode, sauf que les mannequins sont destinés à finir en cendres plutôt que sur un podium.
À minuit, c’est le grand moment : l’embrasement général ! Les poupées sont allumées dans un joyeux chaos de flammes et de fumée. Imaginez des centaines, voire des milliers de petits bûchers illuminant les rues, accompagnés des cris de joie et des rires des spectateurs. C’est comme si toute la ville s’était transformée en une gigantesque fête de camping pyromane.
Mais ce n’est pas tout ! Pour ajouter à l’excitation (et au danger potentiel), certains Años Viejos sont bourrés de pétards et de feux d’artifice. Ainsi, non seulement vous brûlez symboliquement vos problèmes, mais vous pouvez aussi les voir exploser en direct ! C’est une sorte de thérapie par le feu, version latino-américaine.
La tradition veut aussi que l’on saute par-dessus les cendres des Años Viejos. C’est censé porter chance pour l’année à venir. Imaginez la scène : des gens en tenue de soirée, sautillant joyeusement au-dessus des restes fumants de leurs poupées. C’est un peu comme un parcours d’obstacles pour fêtards optimistes !
Mais attention, cette coutume n’est pas sans risque. Chaque année, les pompiers locaux sont sur le qui-vive, prêts à intervenir en cas de débordement festif. Après tout, mélanger l’alcool, le feu et des poupées bourrées d’explosifs n’est pas exactement la recette d’une soirée tranquille. C’est un peu comme si on avait décidé de combiner la Saint-Sylvestre avec un cours de manipulation d’explosifs.
Malgré (ou peut-être à cause de) son côté spectaculaire et légèrement dangereux, cette tradition reste extrêmement populaire au Pérou et en Équateur. Elle symbolise le désir universel de laisser derrière soi les aspects négatifs de l’année écoulée et d’accueillir la nouvelle avec optimisme. C’est une catharsis collective, un grand nettoyage émotionnel par le feu.
De plus, c’est une occasion unique de se défouler de manière créative et ludique. Quelle meilleure façon d’exprimer sa frustration envers un politicien ou une célébrité qu’en créant son effigie pour la réduire en cendres ? C’est comme un exutoire géant, une façon de dire “bon débarras” à tout ce qui nous a agacé pendant l’année.
Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez tenté de brûler une photo de votre ex ou de votre patron, rappelez-vous qu’au Pérou et en Équateur, c’est une tradition respectée. Peut-être devriez-vous envisager de passer votre prochain Nouvel An là-bas ? Après tout, où d’autre pourriez-vous voir une ville entière mettre littéralement le feu à ses problèmes ? Juste n’oubliez pas d’apporter des guimauves – avec tous ces feux, ce serait dommage de rater l’occasion de faire des s’mores géants ! Prendre un bain parfumé pour se purifier.