Dans le paysage artistique contemporain, certains artistes se démarquent par leur capacité à créer un univers unique, à la fois ancré dans leurs racines culturelles et ouvert sur le monde. Makiko Furuichi est de ceux-là. Née en 1987 à Kanazawa, au Japon, cette artiste plasticienne et peintre a su tisser des liens entre son héritage japonais et sa vie en France, donnant naissance à une œuvre singulière qui ne cesse de surprendre et d’émouvoir.
Formée à l’Université des beaux-arts de Kanazawa, Makiko Furuichi a choisi de poursuivre son parcours artistique en France, à l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire. Ce choix audacieux, qui l’a conduite à s’installer à Nantes, a marqué un tournant décisif dans sa carrière. Diplômée en 2011, elle a rapidement su s’imposer sur la scène artistique française, tout en conservant un lien profond avec sa culture d’origine.
L’univers artistique de Makiko Furuichi est un véritable kaléidoscope d’émotions et de sensations. Ses œuvres, qu’elles soient réalisées à l’aquarelle sur papier ou à l’huile sur toile, sont empreintes d’un onirisme foisonnant et coloré. Les créatures qui peuplent ses tableaux semblent issues d’un monde flottant, à mi-chemin entre l’aquatique et le végétal, le fantomatique et l’humain. Cette esthétique unique puise sa source dans les mangas de son enfance japonaise, tout en s’enrichissant de ses expériences et de ses observations du quotidien en France.
Ce qui frappe dans le travail de Makiko Furuichi, c’est sa capacité à capturer l’essence du “niyari”, ce concept japonais qui désigne un sourire malicieux, caché derrière la main. Ce n’est pas un hasard si l’artiste elle-même décrit son travail comme une représentation de cet état d’esprit si particulier. Ses œuvres sont empreintes d’une bouffonnerie sincère, explorant avec sérieux la débilité dans ses différents aspects, notamment la faiblesse et la fragilité humaines. Cette approche unique lui permet de créer des scènes de vie à la fois touchantes et amusantes, où le grotesque côtoie le beau dans un équilibre parfait.
La carrière de Makiko Furuichi est jalonnée de succès et de reconnaissances. En 2018, elle a exposé au Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire, une étape importante qui a contribué à asseoir sa réputation. La même année, elle a reçu le prix des Arts Visuels de la Ville de Nantes, une distinction qui témoigne de l’impact de son travail sur la scène artistique locale.
L’année 2021 a marqué un nouveau tournant dans sa carrière avec sa sélection pour la septième saison de la résidence d’artiste de la Maison Ackerman. Cette opportunité lui a permis de créer une œuvre unique dans les caves d’Ackerman, s’inspirant de l’art pariétal pour peindre une surface immense dans ces espaces troglodytes. Ce projet ambitieux a mis en lumière sa capacité à adapter son style à des contextes inhabituels, tout en conservant l’essence de son art.
L’année suivante, en 2022, Makiko Furuichi s’est attaquée à un projet tout aussi original : la rénovation de la cloche de l’Abbaye Notre-Dame de Fontevraud. L’œuvre, intitulée “Pétronille”, représente un dragon et témoigne de la polyvalence de l’artiste, capable de travailler sur des supports variés tout en conservant son style distinctif. Cette même année, sa collaboration avec Angers-Nantes Opéra pour la refonte visuelle de leurs affiches a démontré sa capacité à s’adapter à des commandes plus commerciales sans perdre son identité artistique.
L’année 2023 a été particulièrement riche pour Makiko Furuichi. Son exposition “Ciel poilu, pluie chaude” au Musée Marc-Chagall de Nice, dans le cadre de l’exposition anniversaire “Chagall et moi !”, a été un moment fort de sa carrière. Cette reconnaissance par une institution prestigieuse souligne l’importance croissante de son travail dans le paysage artistique français. Par ailleurs, sa participation au projet “Les Arts au fil de l’eau” pour la Communauté de communes du Val d’Ille-Aubigné a montré son engagement dans des initiatives locales visant à rapprocher l’art du public.
L’un des aspects les plus remarquables du travail de Makiko Furuichi est sa capacité à s’exprimer sur différents supports et à travers diverses techniques. Outre ses peintures, elle s’est également fait un nom dans le domaine de l’édition, avec plus d’une quinzaine de publications personnelles et collectives à son actif. Ces ouvrages, qui vont de la bande dessinée aux livres d’artistes, témoignent de sa volonté d’explorer différents modes d’expression et de toucher un public varié.
Le travail de Makiko Furuichi ne se limite pas aux galeries et aux musées. Son art prend vie dans l’espace public, comme en témoigne la fresque géante qu’elle a réalisée en août 2023 sur l’avenue Léon-Blum à Saint-Nazaire. Plus récemment encore, son projet de fresque monumentale sur la rue Voltaire à Nantes, intitulée “Dans les pas… de l’évolution du vivant”, illustre sa volonté de rendre l’art accessible à tous. Cette œuvre, qui retrace l’évolution de la vie sur Terre, invite les passants à interagir physiquement avec l’art, transformant la rue en un véritable voyage à travers le temps et l’imagination.
Makiko Furuichi est donc une artiste dont le travail transcende les frontières culturelles et artistiques. Son œuvre, nourrie par ses racines japonaises et son expérience française, offre un regard unique sur le monde qui nous entoure. À travers ses peintures, ses installations et ses interventions dans l’espace public, elle nous invite à redécouvrir la beauté et l’absurdité du quotidien, toujours avec ce sourire malicieux, ce “niyari” qui caractérise si bien son art. Alors que sa carrière continue de s’épanouir, Makiko Furuichi s’affirme comme une voix importante de l’art contemporain, capable de nous faire rire, réfléchir et s’émerveiller, parfois en un seul coup de pinceau.
Site Internet : https://www.makikofuruichi.com/
Son Instagram : https://www.instagram.com/makiko_furuichi/