Né en 1959 au Mexique, Miguel Chevalier est aujourd’hui reconnu comme l’un des précurseurs de l’art numérique. Installé à Paris depuis plusieurs décennies, il a bâti son œuvre sur l’exploration des possibilités offertes par l’informatique dans le domaine artistique. Dès 1978, il intègre l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il découvre les bases du dessin et de la sculpture, puis obtient son diplôme en 1981. Cette même année, il franchit une étape décisive en recevant son diplôme de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, et en obtenant une licence en art et archéologie à l’Université de Paris La Sorbonne, ainsi qu’en art plastique à l’Université de Paris Saint-Charles.
Dès ses débuts, Chevalier se distingue en explorant le mariage entre l’art et l’informatique, une démarche novatrice à une époque où l’outil informatique n’était pas encore largement répandu. Grâce à sa rencontre avec Serge Equilbey, ingénieur au CNRS, il obtient un accès aux ordinateurs Numelec, ouvrant ainsi la voie à ses premières œuvres numériques dans les années 1982-1983.
Le tournant de sa carrière survient avec l’avènement de la micro-informatique à la fin des années 1980, lui permettant d’acquérir un ordinateur personnel et une imprimante couleur. Ces avancées technologiques lui offrent une liberté de création inédite, l’autorisant à expérimenter avec les images de manière infinie.
L’œuvre de Miguel Chevalier explore les implications de l’immatérialité dans l’art et les logiques induites par l’ordinateur, telles que l’hybridation, la générativité, l’interactivité et la mise en réseau. Ses créations abordent diverses thématiques, notamment la relation entre nature et artifice, l’observation des flux et des réseaux qui organisent nos sociétés contemporaines, ainsi que l’imaginaire des architectures et des villes virtuelles.
Ses installations numériques projetées à grande échelle transforment les espaces, offrant une nouvelle lecture de l’histoire et de l’architecture des lieux. De plus, Chevalier réalise des sculptures grâce aux techniques d’impression 3D ou de découpe laser, matérialisant ainsi ses univers virtuels.
Particulièrement remarquable est sa capacité à intégrer l’interactivité dans ses œuvres, engageant le spectateur physiquement et émotionnellement. À travers des capteurs de mouvement, les visiteurs sont invités à explorer et à interagir avec les installations, modifiant ainsi l’œuvre en temps réel.
Miguel Chevalier ne se contente pas d’explorer les aspects esthétiques de l’art numérique ; il aborde également des questions sociétales et environnementales. Ses créations interpellent sur l’évolution de nos sociétés, marquées par l’avènement des nouvelles technologies et la transformation de notre rapport à la nature.
L’œuvre de Miguel Chevalier témoigne donc d’une exploration constante des frontières entre le réel et le virtuel, entre la nature et la technologie. Par son approche multidisciplinaire et sa capacité à innover, il s’impose comme l’un des grands visionnaires de l’art numérique contemporain.