Whittingham mental hospital : Du fleuron victorien à l’asile des horreurs

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Whittingham mental hospital
Whittingham mental hospital

Inauguré en 1873 à Lancaster, Whittingham Mental Hospital fut conçu pour désengorger trois asiles de la région. Véritable ville autonome, l’établissement disposait d’une église, de fermes, d’une voie ferrée, d’une brasserie, et même d’infrastructures culturelles comme un orchestre et une salle de bal. Sa capacité initiale de 1 100 patients fut rapidement dépassée avec l’ajout d’annexes, dont un sanatorium, portant sa capacité totale à 3 533 personnes.

La question des “Aliénés Pauvres”

La majorité des patients n’étaient pas réellement atteints de troubles mentaux. Le terme “pauper lunatics” désignait principalement des indigents dont la pauvreté extrême provoquait des comportements jugés déviants. Les dossiers d’admission, volontairement vagues, ne mentionnaient souvent que des termes comme “marin aliéné” ou “manie aiguë”. Ces patients finissaient généralement leur vie à Whittingham, sans espoir de sortie.

L’impact des guerres mondiales (1914-1946)

La Première Guerre mondiale porta un coup dur à l’établissement. De nombreux médecins furent mobilisés tandis que les infirmières se portaient volontaires, créant une pénurie critique de personnel. En 1918, la New West Annexe fut réquisitionnée pour traiter les victimes de guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux autres services accueillirent blessés militaires et civils de 1939 à 1946.

La descente aux enfers (1960-1967)

Les années 1960 révélèrent l’horreur qui régnait dans l’établissement. En 1967, l’Association des Étudiants Infirmiers tenta de dénoncer les maltraitances, mais fut réduite au silence par des menaces. L’enquête qui suivit mit au jour des pratiques effroyables :

Le catalogue des horreurs

  • Dans le service 3, les patients subissaient le “traitement à la serviette mouillée” jusqu’à l’évanouissement
  • Le service S2 pratiquait des punitions impliquant des brûlures à l’alcool à brûler
  • Le service 16, dirigé pendant 47 ans par la même religieuse, enfermait les patientes dehors par tous les temps ou les attachait au lit
Whittingham mental hospital
Whittingham mental hospital

La déchéance institutionnelle

L’établissement sombra dans l’anarchie totale : infestations de cafards et de souris, températures glaciales, vols généralisés entre services. La corruption gangrena l’administration, détournant l’argent destiné aux soins vers des projets immobiliers luxueux.

Les phénomènes paranormaux (1980-1995)

Lawrence Butterfield, employé dans les années 1980, rapporta plusieurs manifestations étranges. Un couloir particulier devint tristement célèbre pour ses occurrences inexpliquées : pannes électriques mystérieuses, bruits inexpliqués et sensation oppressante d’être observé.

L’héritage maudit

Fermé en 1995, Whittingham reste un lieu hanté par son passé. Les visiteurs nocturnes rapportent des voix derrière les portes verrouillées et des apparitions inexplicables. Cette institution, qui incarna tous les aspects les plus sombres de l’institutionnalisation de masse, continue de porter le poids de ses atrocités.

Impact et réflexion moderne

L’histoire de Whittingham illustre les dérives d’un système psychiatrique défaillant où pauvreté et maladie mentale étaient confondues. Son héritage rappelle l’importance de la surveillance des institutions de santé mentale et du respect de la dignité humaine. Les fantômes qui hanteraient encore ses couloirs témoignent peut-être d’une justice jamais rendue à ses victimes.

 

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