Taunton State Hospital : Les ténèbres de la médecine psychiatrique

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Taunton State Hospital
Taunton State Hospital

En 1854, sur une colline du Massachusetts, s’élevait le State Lunatic Hospital at Taunton. Cette imposante structure, conçue pour désengorger les autres institutions psychiatriques de l’État, allait devenir le théâtre d’une des histoires les plus sombres de la psychiatrie américaine.

Une institution tentaculaire

Dès son ouverture, l’établissement accueillit 250 patients en huit semaines. En 1873, plus de 500 personnes y résidaient. L’expansion fut rapide, avec l’ajout de foyers collectifs, de centres de crise et d’unités pour mineurs délinquants. Taunton devint une véritable cité autonome.

La réalité derrière ces murs était plus troublante que sa façade imposante. De nombreux “patients” n’étaient pas réellement atteints de troubles mentaux. L’institution devint tristement célèbre pour son rôle dans l’enfermement d’immigrants “gênants”, particulièrement les Irlandais, dont la plupart ne quittèrent jamais l’établissement.

Jolly Jane : L’ange de la mort

Parmi les patients les plus notoires figurait Jane Toppan, surnommée “Jolly Jane”. Cette ancienne infirmière, tueuse en série avouée, fut internée à Taunton après avoir convaincu un jury de sa folie. Son modus operandi glaçant consistait à administrer des doses létales de médicaments à ses patients, puis à s’allonger près d’eux pour les regarder mourir. Elle avoua 31 meurtres et déclara que son ambition était de tuer plus d’êtres humains que quiconque dans l’histoire

Les caves de l’horreur

Si les traitements officiels étaient déjà barbares – bains glacés et brûlants alternés, thérapies par électrochocs – les rumeurs concernant les activités nocturnes du personnel étaient encore plus terrifiantes. Des témoignages persistants évoquent des rituels sataniques pratiqués dans les sous-sols, impliquant torture et sacrifices humains. Des symboles sataniques découverts dans ces mêmes caves donnent du crédit à ces allégations macabres.

L’atmosphère du sous-sol était si oppressante que même les criminels endurcis internés à Taunton refusaient d’y descendre, préférant subir des sanctions disciplinaires. Un membre du personnel démissionna après une seule visite, traumatisé par des visions qu’il refuse encore aujourd’hui d’évoquer.

Les Bois Maudits

Les bois entourant Taunton sont également imprégnés d’une sinistre réputation. Des rituels occultes y auraient été pratiqués tant par le personnel que par des habitants de la région. Les témoignages de gémissements, cris et bruits inexpliqués persistent jusqu’à aujourd’hui.

Un patient qui tenta de s’évader en se cachant dans le cimetière des bois rapporta une expérience glaçante : touché par des mains invisibles, il entendit une voix spectrale lui ordonner de partir, le poussant à retourner de lui-même à l’hôpital.

Les fantômes de l’institution

Dans le bâtiment principal, de nombreux patients ont signalé l’apparition d’une entité masculine aux proportions déformées, toujours aperçue dans les coins des chambres, le visage perpétuellement dissimulé. Le bâtiment Goss était hanté par le spectre d’un homme en blanc arpentant le troisième étage, accompagné de phénomènes inexpliqués : lumières capricieuses et bruits étranges dans les zones inoccupées.

L’héritage des ténèbres

Bien que le service principal ait fermé en 1975, l’établissement continua de fonctionner partiellement jusqu’à ce qu’un mystérieux incendie le ravage en 2008. Sa démolition en 2009 marqua la fin d’une époque, mais pas celle des phénomènes inexpliqués. Les bois et le cimetière de Taunton continuent d’être le théâtre d’événements troublants, comme si les âmes tourmentées de l’institution refusaient de trouver le repos.

L’histoire de Taunton State Hospital illustre les heures les plus sombres de la psychiatrie américaine, où traitement médical et barbarie se confondaient. Plus qu’un simple lieu hanté, il reste un témoignage des dérives institutionnelles et de la façon dont certains lieux semblent absorber la souffrance humaine au point de ne jamais s’en défaire.

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